Né au 16e siècle, puis agrandi et embelli par ses propriétaires successifs, le Domaine de Courson connaît depuis plus de 30 ans une nouvelle jeunesse.
Courson, d'hier à aujourd'hui
En 1534, Gilles Le Maître, avocat général de François 1er et premier Président du Parlement de Paris, achète un fief au centre d’un domaine agricole appelé Cincehours, dans la province française du Hurepoix. En 1550, il décide d’y faire construire un manoir : Courson est né. Après avoir eu plusieurs autres propriétaires – dont un aventurier, Balthazar de Fargues, qui finira pendu ! - le domaine devient en 1672, par donation royale, la résidence d'une grande lignée de parlementaires : les Lamoignon.
La résidence des Lamoignon
De Guillaume, premier Président du Parlement de Paris, le château passe aux mains de son fils cadet Nicolas, haut fonctionnaire parmi les plus influents de son temps. Sous les Lamoignon, le manoir des Le Maître se transforme peu à peu en une noble demeure de résidence, ouverte et lumineuse, évoquant de célèbres modèles qui vont de Rosny, propriété de Sully, au premier Versailles.
Un parc à la française, dans le goût de Le Nôtre, met l’ensemble à la mode du temps. Le fils, puis le petit-fils de Nicolas de Lamoignon habitent à Courson, mais ce dernier meurt sans enfants et, en 1775, le domaine est vendu à Guillaume Joseph Dupleix de Bacquencourt, ancêtre des propriétaires actuels.
La résidence des ducs de Padoue
Quelques années et une révolution plus tard, Anne-Rose-Zoé de Montesquiou, dont la mère est la seule survivante des Dupleix, hérite de Courson. Elle vient d’épouser Jean-Thomas Arrighi de Casanova. Ce cousin issu de germain de Napoléon Bonaparte a été entraîné dès sa jeunesse dans l’épopée impériale. Cela lui vaut d’intégrer la nouvelle noblesse d’Empire en devenant duc de Padoue. De retour d’exil en 1820, le duc lance une grande campagne de restauration du domaine, transformant notamment le jardin "à la française" en un parc paysager romantique qui s'ouvre sur la campagne environnante. Il y introduit alors de nombreuses espèces. Son fils Ernest de Padoue – préfet de Seine et Oise et ministre de l’intérieur en 1859 - entreprend à son tour une profonde rénovation du domaine, tendant à en faire une « grande villa des champs ». Il complète le parc en y aménageant l’étang, avec l'aide des frères Bühler.
Le réveil du parc
Au décès d’Ernest de Padoue, Courson est transmis à la famille de Caraman. Ernest de Caraman, officier de carrière, s’y installe en 1920 et décide de consacrer sa vie à son renouveau. Ses petits-enfants, Hélène Fustier et Olivier de Nervaux-Loÿs, encouragés par leurs époux, Patrice Fustier et Patricia de Nervaux-Loÿs, reprennent le flambeau. Depuis plusieurs décennies, ils s'attachent à faire vivre le domaine toute l'année en l’ouvrant largement au public. Leur rencontre en 1980 avec le paysagiste Timothy Vaughan va contribuer au réveil du parc. A l’époque, les premiers signes précurseurs d’un regain d’intérêt pour les plantes et les jardins apparaissent en France. Et en 1982 l’Association des Parcs Botaniques de France propose d’organiser à Courson leur rendez-vous annuel, les Journées des Plantes, transférées au Domaine de Chantilly depuis 2015. Un étiquettage permet désormais de découvrir les arbres les plus remarquables du parc, et Courson s'ouvre aujourd'hui aux familles, avec la création d'un parcours de découverte destiné aux enfants, le parcours d'Hippolyte.