Un château d’eau unique en France, une chapelle 17e, des serres Napoléon III, et un pavillon des enfants : plusieurs édifices originaux sont également à découvrir au Domaine de Courson.
Le château d'eau, classé Monument Historique
Découvrir une histoire des techniques de gestion de l'eau.
Le château d'eau de Courson construit en pierres de taille vers 1640, est un témoignage unique de la façon d'alimenter en eau un édifice à étages du 17e siècle à nos jours, avant l'invention de l'électricité. Des éléments de son fonctionnement subsistent encore aujourd'hui, notamment la salle du manège, l'axe en bois, une partie des roues d'engrenage, la cuve en plomb...
Il comporte 4 niveaux : au sous-sol se situe la réserve d'eau de source. Au rez-de-chaussée, appelé "manège", un axe était entrainé par le mouvement de deux mulets sur un chemin pavé circulaire. Au premier étage des roues d'engrenages mettaient alors en mouvement des pistons permettant de faire monter l'eau au niveau d'une cuve en plomb située au deuxième étage à une hauteur de 7m, suffisante pour alimenter le château.
En 1850 le système d'engrenage en bois est remplacé par un système en fonte et les mulets par une machine à vapeur. En 1925 un moteur à essence permet d'alimenter directement le parc, sans passer par la cuve.
Jusqu'en 1975 le château d'eau a fourni toute l'eau nécessaire à la consommation du château et continue aujourd'hui à permettre l'arrosage du parc grâce à des pompes électriques.
La chapelle
Construite vers 1650 sur les bases de l'ancien pigeonnier par Balt hazar de Fargues, elle est à la fois chapelle seigneuriale et église paroissiale jusqu'à la révolution.
Déclarée alors "Bien National" et vendue, elle est rachetée à la fin du 18e siècle et restaurée en 1820 par le duc de Padoue, sur les plans de l'architecte Damesme. Ce dernier monumentalise l'intérieur, anoblit l'entrée en rajoutant le petit porche à fronton, remplace les tuiles du toit par des ardoises et l'agrémente d'un clocheton, dans le style néo-classique en vigueur.
A nouveau consacrée, la chapelle est dédiée à la vierge après 1850, au moment des apparitions de Lourdes. Le décor est alors complété par le peintre Denuelle.
Les serres
La grande serre ellipsoïdale fait partie d'un ensemble de deux serres implantées au abords de l'ancien potager, construit par Delarue en 1860. Elle est un vestige des années de gloire du parc de Courson, époque bénie où sept jardiniers veillaient sous la houlette du paysagiste Bühler et du duc de Padoue à la propagation des graines apportées des quatre coins du monde par des voyageurs-botanistes (voir dans la rubrique "activités pour les enfants" le Parcours d'Hippolyte qui retrace cette aventure). La grande serre était une serre froide exposée Nord-Sud destinée plus spécialement à garder hors-gel des plantes à feuillages ou espèces fragiles.
De forme ellipsoïdale - ce qui en fait la rareté - elle est articulée autour d'une partie centrale et surmontée d'une passerelle. Ses dimensions sont d'environ 22m de long, 8,50m de large et 3.50m de hauteur.
Avec le château d'eau, cette serre du 19e siècle est l'un des rares fleurons de l'architecture dite "industrielle".
Sur le plan architectural, elle est en effet l'expression des recherches faites après la révolution industrielle dans le domaine des matériaux nouveaux tels que le fer et le verre. Sur le plan de l'art des jardins, elle témoigne de l'essor d'une science nouvelle, la botanique, favorisée par les découvertes des grands voyageurs.
Elle est accompagnée d'une petite serre, ou serre chaude, destinée aux semis et aux jeunes plants. Les espèces rares et inconnues alors rapportées par les botanistes pouvaient grâce à des serres de ce type être acclimatées et protégées.
Le pavillon des enfants
Construit à la fin du 19e siècle sur les restes d'un pavillon 18e, ce pavillon est situé sur une légère réminiscence du style anglo-chinois alors en vogue, tout en évoquant l'esprit des petites folies du 18e siècle que l'on retrouve au Désert de Retz, à Méréville, Ermenonville ou Jeurre.